Webovino
Le forum qui a du nez
On y parle de personnages qui ont oeuvré autour du vin.
etlevinfut
Messages : 34
Enregistré le : 24 juin 2016 19:45

10 bouteilles qui ont marqué l'histoire du vin !

Messagepar etlevinfut » 24 juin 2016 20:47

Récemment, je me suis interrogé sur l'histoire de notre passion commune. Beaucoup de vins ont marqué notre propre histoire, à l’occasion d’événements spéciaux. Mais quels vins sont capables de s’inscrire dans l’histoire mondiale ? Ainsi, par leur singularité et l’avant-gardisme de leurs producteurs, voici 10 bouteilles qui ont marqué l’histoire du vin.

1) Perrier-Jouët 1856: Les producteurs de Champagne ont été parmi les premiers à travailler le marketing et s’adapter au goût du consommateur. Au milieu du XIXe siècle, la région exporte une grande partie de sa production, notamment vers l’Angleterre et la Russie (n’est-ce-pas Roederer ?). Mais les Anglais se montrent un peu fatigués des vins douceâtres, car à cette époque, une bouteille de Champagne contenait régulièrement plus de 200 grammes de sucre. C’est ainsi que Perrier-Jouët, fournisseur officiel de la Reine Victoria depuis 1861, décide de réduire le dosage et le porter à 30 grammes. Malgré un accueil sceptique, ce style “Brut” s’impose peu à peu comme la référence de la “Belle Epoque”. Et les dosages continuant de descendre: moins de 12 grammes aujourd’hui pour un style “Brut”.

2) Marques de Riscal 1895: La deuxième moitié du XIXe siècle est riche en événements dans l’histoire du vin (phylloxéra, classification de 1855, …), notamment par l’apparition de nombreux concours. La France, référence mondiale, organise une compétition à Bordeaux en 1895. Dom Camilo Hurtado de Amezaga, alias Marquês de Riscal, décide d’inscrire son vin de la Rioja. A sa grande surprise, il reçoit un diplôme d’honneur, devenant le premier vin étranger à recevoir une telle récompense. La preuve est faite que, d’autres terroirs, bien travaillés, peuvent concurrencer ce qui est réputé se faire de mieux à l’époque.

3) Peterlongo 1913: Je l’avoue, celle-là est un choix très subjectif…mais que je peux justifier :D . L’histoire du vin au Brésil commence avec les colonisateurs portugais. Mais c’est l’immigration italienne dans le sud du pays qui marque un vrai tournant. Si aujourd’hui le Brésil est un pays qui devient reconnu pour ses excellents “espumantes”, c’est en grande partie grâce à Manoel Peterlongo. Immigrant du Trentin, il commence son entreprise d’effervescents en 1913, dans la région de Garibaldi. Il connaît un franc succès et de nombreux producteurs incluent un “espumante” à leur gamme. L’intérêt devient grand et dans les années 1970, des entreprises étrangères apportent leurs technologies et leurs œnologues pour révolutionner la viticulture brésilienne.

4) Chateau Mouton-Rotschild 1924: En 1922, du haut de ses 20 ans, Philippe de Rotschild prend les rênes de l’entreprise. Deux années après, il décide de ne plus vendre le vin de la maison en barrique aux négociants, mais impose la mise en bouteille intégrale au château. Ainsi le terme “mis en bouteille au château” devient une marque de confiance envers les consommateurs. Pourquoi ? Garder la qualité du vin sans courir le risque de mauvaise conservation par certains commerçants ou de le frelater quand il est vendu en vrac, et bien sûr protéger la réputation de l’entreprise. Pour l’anecdote, 1924 est également la première année où le baron demande à Jean Carlu de dessiner une étiquette.

5) Tignanello 1971: Les années 1960 sont marquées d’une profonde crise en Italie et les vins de Chianti se vendent à des prix très bas. Quelques producteurs décident alors de faire quelque chose, comme Piero Antinori. Il plante des raisins français, alors que la Dénomination d’Origine Contrôlée (DOC) lui interdit. En 1971, il créé donc un assemblage de Sangiovese, Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc. Devant l’interdiction de l’appeler “Chianti”, le nom provient alors de la parcelle originaire des raisins. A la même époque, son oncle, Mario Incisa della Rocchetta, commercialise son Sassicaia. Et ainsi naquirent les “Super Toscans”.

6) Château Montelena Chardonnay 1973: Improbable, impensable et pourtant vraie: la victoire du Chardonnay 1973 du Château Montelena au Jugement de Paris de 1976, changea complètement l’industrie du vin, non seulement dans la Napa Valley, mais aussi dans le Nouveau Monde. A l’aveugle, l’oeuvre de Jim Barrett vaincu les grands de la Bourgogne. De même que le Cabernet Sauvignon 1973 de Stag’s Leap triompha de Mouton ou encore de Haut-Brion. Le charisme de Steve Spurrier et un article d’une petite page dans le Time de l’époque suffiront à convaincre les consommateurs d’ouvrir leurs yeux et leurs papilles sur ce fameux Nouveau Monde.

7) Opus One 1979: En parlant de ce Nouveau Monde, le Baron de Rothschild cherche à cette époque un partenariat pour produire un grand vin hors de France. La rencontre avec Robert Mondavi est déterminante et donne naissance à Opus One. Dès le lancement du millésime 1979 en 1984, le prix dépasse les 50$. Aujourd’hui vin mythique, il a fait des héritiers: Torres, Perrin ou encore Drouhin ont investi à l’étranger pour chercher l’excellence et impulser la viticulture du Nouveau Monde.

8) Petrus 1982: Après une décade de millésimes désastreux à Bordeaux, 1982 est un miracle. A cette époque, un critique de vin américain encore peu connu est l’un des premiers à reconnaître la qualité de ce millésime, contrairement à ses collègues: Robert Parker. La note de 100 est pour la première attribuée à Petrus, Mouton et Léoville-Las-Casas. Les américains achètent caisses sur caisses et les Châteaux s’adaptent au palais américain plus opulent, dit Parkerisation. Aujourd’hui, les notes de Parker ont fait des émules et la spéculation ne cesse de grimper !

9) Château Lafite 1787: Parmi le club fermé des 5 Premiers Crus Classés de Bordeaux, Château Lafite est toujours un des vins les plus chers du monde. Mais en 1985, lors d’une vente aux enchères, Malcolm Forbes acquiert le millésime 1787 pour près de 160 000 $. Un record pour l’époque ! Mais plus que son âge, ce sont les initiales “Th. J.” gravées dans le verre, contribuant à faire de cette bouteille un mythe car indiquant qu’elle appartenait ni plus ni moins à Thomas Jefferson, 3e président des Etats-Unis et amateur de vin. Quelques années plus tard, l’authenticité de ces lettres fut contestée, provoquant un énorme scandale. Et selon toute vraisemblance, ces initiales seraient fausses. Ainsi, producteurs et législateurs depuis ne cessent d’améliorer les méthodes antifraudes.

10) Ne Oublie 1882: Amateur de Porto, cette bouteille est un mythe ! Andrew James Symington décide au XIXe siècle de quitter le Royaume-Uni pour le Portugal. En 1882, il arrive dans le Douro et acquiert 4 barriques d’un Porto méconnu. Avec le temps, la “part des anges” fait son oeuvre. Jusqu’en 2014, il ne restait que 3 barriques, mais une d’entre elles a été mis en bouteille par la famille Symington (propriétaire de la marque Graham’s). 656 bouteilles en sont sorties pour une expérience, d’après les amateurs, complètement inoubliable: “Ne Oublie”.

Et voici ma petite liste non-exhaustive de vins clés dans l’histoire. Bien évidemment, laissez-vous aller dans les commentaires pour compléter cet inventaire œnologique, qui fait déjà saliver les papilles…

Pour voir l'article original:
http://etlevinfut.com/10-bouteilles-qui ... du-vin-12/
http://etlevinfut.com/10-bouteilles-qui ... du-vin-22/



Avatar de l’utilisateur
EricC
Membre averti
Membre averti
Messages : 2208
Enregistré le : 31 oct. 2015 00:01

Re: 10 bouteilles qui ont marqué l'histoire du vin !

Messagepar EricC » 27 juin 2016 22:12

etlevinfut a écrit :1) Perrier-Jouët 1856: Les producteurs de Champagne ont été parmi les premiers à travailler le marketing et s’adapter au goût du consommateur. Au milieu du XIXe siècle, la région exporte une grande partie de sa production, notamment vers l’Angleterre et la Russie (n’est-ce-pas Roederer ?). Mais les Anglais se montrent un peu fatigués des vins douceâtres, car à cette époque, une bouteille de Champagne contenait régulièrement plus de 200 grammes de sucre.



Tiens, oui, je savais qu'ils étaient fortement dosés en sucre, mais je ne pensais pas que c'était à ce point là :
lire par exemple "Un Dijonnais nous révèle les secrets du plus vieux champagne du monde"
« Nous avons d’abord constaté une teneur en sucre très élevée », explique Régis Gougeon, professeur en charge du projet à l’institut Jules-Guyot avec Thomas Karbowiak et Chloé Roullier-Gall dans le cadre de sa thèse. « Elle pouvait grimper jusqu’à 150 g par litre, alors qu’aujourd’hui, un champagne extra-brut affiche 10 g de sucre par litre maximum. Les plus sucrés, les demi-secs excèdent rarement 50 g de sucre par litre. Au début du XIXe siècle, où les bouteilles ont été immergées, le marché du champagne s’écoulait principalement en Russie. Les Russes aimaient les champagnes très sucrés, parfois même jusqu’à 300 g de sucre par litre, soit encore davantage que dans les échantillons analysés. »


Merci pour cet intéressant billet, en tout cas.



etlevinfut
Messages : 34
Enregistré le : 24 juin 2016 19:45

Re: 10 bouteilles qui ont marqué l'histoire du vin !

Messagepar etlevinfut » 28 juin 2016 10:40

Merci Eric pour ce complément !

Effectivement, quand j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire du champagne, j'avais été également très surpris de ce dosage incroyable.
De même, de voir la Russie aussi fortement liée au champagne. D'ailleurs, connaissez-vous l'histoire du Cristal de Roederer ? Elle est liée avec un tsar paranoïaque:
http://etlevinfut.com/un-tsar-paranoiaq ... -roederer/




Retourner vers « Des Femmes et des Hommes »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 10 invités

Recherche


Recherche avancée

Connexion