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etlevinfut
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La douceur des vins de Salta: en route vers les sommets !

Messagepar etlevinfut » 24 juin 2016 21:02

Si vous visitez les vignobles boliviens de Tarija, n’hésitez pas à traverser la frontière argentine pour vous rendre dans mon paradis montagneux et goûter les vins de Salta !

Des villages sortis des western de Sergio Leone, des couleurs à la Cézanne, une gastronomie à faire rougir Michelin et des vins d’altitude au terroir typique: bienvenue dans la région de Salta ! Et tout commence sur la route de Cachi. Là, vous demandez à visiter Miraluna. Pourquoi ce nom ? Parce que l’atmosphère y est tellement pure et sans nuage, que le vignoble ne se lasse pas de regarder la lune ! Voilà ce que vous expliquera Elvio, qui vous fera visiter ce petit domaine: 3 hectares de vignes dédiés au Malbec et au Merlot. Vous avez le choix entre le Reserva et le Varietal. La différence ? 9 mois en barrique française et 6 mois en bouteille pour le premier contre 2 mois en barrique américaine et 4 mois en bouteille pour le second. Le résultat ? Du fruit rouge à n’en plus finir pour le Varietal et une complexité apporté par le tabac et le chocolat noir pour le Reserva. Une petit bémol sur un degré d’alcool un peu trop élevé à mon goût, mais ça reste du pur bonheur. Le secret ? Selon Elvio, il s’agit de l’eau de la montagne, riche en minéraux, qui pourrait faire pousser des fraises en hiver ! Moi, je me contente du vin, et c’est déjà bien ! Rien ne vaut alors une nuit à Cachi pour rester dans l’atmosphère “Farwest argentin” !

Et puis cela vous fait un bon pied à terre pour partir plein sud le lendemain, direction Molinos, et vous rendre à la Bodéga Colomé. Peu adepte des grosses écuries, j’avoue que celle-ci m’a quand même séduit. Le décor est tout simplement magnifique, la dégustation divertissante et si l’envie vous prend d’y déjeuner, vous pouvez y aller les yeux fermés ! Le propriétaire suisse, qui compte déjà 7 bodegas dans le monde, a acquis 39 000 hectares en 2001. 70% d’exportations, 70% de Malbec, 3400 mètres d’altitude, des vignes de 150 ans, et surtout, la plus grande fierté du proprio: tout organique et certains vins en biodynamie ! Bref, du lourd ! Le résultat est une entrée de gamme Amalaya classique, sans prétention, pour un petit prix, parfait pour l’apéro comme l’assemblage Riesling/Torrontès. Mais la suite est plus décevante: un Colomé Torrontès faible, un Colomé Estate Malbec trop vanillé et un Colomé Late Syrah capiteux, aux fruits trop confiturés. Le seul qui a marqué mon palais est l’Amalaya Gran Corte: des fruits noirs, de la réglisse, élégant, persistant, bref un Malbec/Cab Franc/Tannat tout en équilibre !

Mais, j’opte quand même pour retrouver une bodega à taille humaine. Pour cela, il faut s’avancer encore dans les terres sèches et montagneuses pour arriver à la Bodega Humanao. Sans le panneau, vous ne vous doutez absolument pas que vous êtes proches d’une bodega dans ce tout petit village. Pourtant, Walters vous accueillera les bras grands ouverts pour une dégustation en toute simplicité. Les 25 hectares rachetés en 2001 concentrent Malbec/Cab Sauvignon/Torrontès. Même œnologue que Miraluna, on reconnaît la griffe. Le Malbec Reserva Planta Veja 2013 est tout en élégance et en pureté alors que le Malbec Reserva Spé est tout en complexité: du pain grillé, des fruits noirs, des tanins fondus, … de la soie !!! Un vrai coup de cœur, autant pour l’accueil que pour les vins. Courrez-y ! Et surtout ne vous arrêtez pas là: il faut aller se perdre dans ce décor de Colorado pour arriver à Tacuil. Comment vous expliquer ? Imaginez que vous voulez investir dans un vignoble pour son paysage, ses vins, son sol et son accueil. C’est bon, vous y êtes !

Et c’est Alfredo, collant amoureusement les étiquettes, qui vous recevra avec simplicité et sourire. Et là mes amis, le RD Cab Sauvignon/ Malbec en 50/50 est une pure merveille. Sans barrique, ni filtré et totalement bio, c’est d’une pureté incroyable ! Non que je sois adepte du bio ou quoique ce soit d’autre, mais là, je dois avouer qu’il m’a subjugué ! Rien ne vaut alors une bonne nuit à Cafayate pour se remettre de cette dure journée…même si la route n’est pas terrible.

J’avoue qu’en revoyant les photos, c’était pas si mal finalement… Bon alors je me force à rester un peu plus pour visiter la bodega de José Luis Mounier. Sûrement l’accueil le plus pro et le plus tranquille du voyage. Confortablement installé dans la salle de dégustation, les explications de cette bodega sont claires, intéressantes et animées…en plus de la vue. Tout en vendanges manuelles, le lieu doit faire avec une sécheresse importante. Tout en sol pierreux et minéral, les raisins sont fortement concentrés. Après un mois de fermentation, 80% des rouges sont sans barrique: goût des argentins qui n’ont ni la patience, ni les conditions pour garder le vin. Pour le coup, je n’ai pas envie d’attendre également: le Finca Las Nubes en 100% Malbec est une pure merveille ! C’est fin et aérien: j’adhère !!! Quant au Torrontès, c’est tout en rose, en pêche et en litchi. Un grand classique, mais que c’est bon ! Et rien ne vous empêche de l’accompagner avec quelques empanadas au soleil…l’harmonisation y est idéale !

Le biodynamique est également en cours dans cette bodega, où une autre originalité vous attend: un Torrontès fermenté 1 mois dans un oeuf en ciment. Il garde sa typicité de rose, voir de violette, mais offre des accents d’ananas et de fruits de la passion également. Peu typique, ça vaut le coup d’essayer. Mais, comme un hasard, le meilleur blanc a été pour la fin. Pour cela, sur quelques conseils d’amis, je me suis dirigé vers San Pedro de Yacochuya. Pour les passionnés, ce nom doit vous dire quelque chose: une bonne partie de la production y est vinifié par Michel Rolland. Et son idée est d’avoir vinifié les Torrontès de la lignée San Pedro avec la peau puis 18 mois en barrique française et un an en bouteille. Le résultat est bluffant: plus floral et plus sec, c’est un Torrontès de “garde”. Mais si vous aimez vos classiques, l’entrée de gamme Coquena vous comblera: c’est ouvert sur le pamplemousse, le litchi et même la menthe, c’est frais, léger, à l’acidité marquée. Du très bon boulot !!! Ce dernier m’a convaincu de rester et je me suis donc reconverti en Coquena, pasteur des lamas dans la mythologie calchaqui…

Article originale: http://etlevinfut.com/douceur-vins-de-s ... s-sommets/



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